Message n°254
 
L'Homme au puits de Sichar
(*)

Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, toi, tu lui eusses demandé, et il t’eût donné de l’eau vive.

(Jean 4 verset 10)

Jean 4:1-42
Lecture du texte:

1 Quand donc le Seigneur connut que les pharisiens avaient entendu dire : Jésus fait et baptise plus de disciples que Jean 2 (toutefois Jésus lui-même ne baptisait pas, mais ses disciples), 3 il quitta la Judée, et s’en alla encore en Galilée. 4 Et il fallait qu’il traversât la Samarie. 5 Il vient donc à une ville de la Samarie, nommée Sichar, près de la terre que Jacob donna à Joseph son fils. 6 Et il y avait là une fontaine de Jacob. Jésus donc, étant lassé du chemin, se tenait là assis sur la fontaine; c’était environ la sixième heure. 7 Une femme de la Samarie vient pour puiser de l’eau. Jésus lui dit: Donne-moi à boire 8 (car ses disciples s’en étaient allés à la ville pour acheter des vivres). 9 La femme samaritaine lui dit donc: Comment toi qui es Juif, me demandes-tu à boire à moi qui suis une femme samaritaine? (Car les Juifs n’ont point de relations avec les Samaritains). 10 Jésus répondit et lui dit: Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire, toi, tu lui eusses demandé, et il t’eût donné de l’eau vive. 11 La femme lui dit: Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond; d’où as-tu donc cette eau vive? 12 Es-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné le puits; et lui-même en a bu, et ses fils, et son bétail? 13 Jésus répondit et lui dit: Quiconque boit de cette eau-ci aura de nouveau soif; 14 mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais; mais l’eau que je lui donnerai, sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle. 15 La femme lui dit: Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n’aie pas soif et que je ne vienne pas ici pour puiser. 16 Jésus lui dit: Va, appelle ton mari, et viens ici. 17 La femme répondit et dit: Je n’ai pas de mari. Jésus lui dit: Tu as bien dit: Je n’ai pas de mari; 18 car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari; en cela tu as dit vrai. 19 La femme lui dit: Seigneur, je vois que tu es un prophète. 20 Nos pères ont adoré sur cette montagne-ci, et vous, vous dites qu’à Jérusalem est le lieu où il faut adorer. 21 Jésus lui dit: Femme, crois-moi: l’heure vient que vous n’adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. 22 Vous, vous adorez, vous ne savez quoi; nous, nous savons ce que nous adorons; car le salut vient des Juifs. 23 Mais l’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent. 24 Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité. 25 La femme lui dit: Je sais que le Messie qui est appelé le Christ, vient; quand celui-là sera venu, il nous fera connaître toutes choses. 26 Jésus lui dit: Je le suis, moi qui te parle. 27 Et là-dessus ses disciples vinrent; et ils s’étonnaient de ce qu’il parlait avec une femme; toutefois nul ne dit: Que lui demandes-tu? ou, de quoi parles-tu avec elle?

28 La femme donc laissa sa cruche et s’en alla à la ville, et dit aux hommes: 29 Venez, voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait; celui-ci n’est-il point le Christ? 30 Ils sortirent de la ville, et ils venaient vers lui.

...

39 Or plusieurs des Samaritains de cette ville-là crurent en lui, à cause de la parole de la femme qui avait rendu témoignage: Il m’a dit tout ce que j’ai fait. 40 Quand donc les Samaritains furent venus vers lui, ils le priaient de demeurer avec eux; et il demeura là deux jours. 41 Et beaucoup plus de gens crurent à cause de sa parole; 42 et ils disaient à la femme: Ce n’est plus à cause de ton dire que nous croyons; car nous-mêmes nous l’avons entendu, et nous connaissons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde.

Nous voudrions nous arrêter brièvement sur l'une des plus belles et des plus importantes histoires que nous communiquent les Évangiles, dans laquelle nous trouvons le Seigneur Jésus au puits de Jacob, en conversation avec une pauvre pécheresse.

Le Sauveur est là, tout seul avec cette pauvre femme, tout comme il avait été tout seul avec Nicodème lorsque celui-ci était venu à lui de nuit (Jean 3). C'est une caractéristique de l'Évangile de Jean: le Fils de Dieu est présenté tout seul avec le pécheur. L'amour infini de Dieu s'y manifeste: Dieu, révélé en chair, descend dans la profonde misère où se trouve l'homme. Le Créateur du ciel et de la terre, qui habite la lumière inaccessible, cherche le pauvre homme pécheur pour le délivrer de sa condition misérable.

Lecture de Jean 3 v.1-10:

1 Mais il y avait un homme d’entre les pharisiens, dont le nom était Nicodème, qui était un chef des Juifs. 2 Celui-ci vint à lui de nuit, et lui dit: Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de Dieu; car personne ne peut faire ces miracles que toi tu fais, si Dieu n’est avec lui. 3 Jésus répondit et lui dit: En vérité, en vérité, je te dis: Si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. 4 Nicodème lui dit: Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître? 5 Jésus répondit: En vérité, en vérité, je te dis: Si quelqu’un n’est né d’eau et de l’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. 6 Ce qui est né de la chair est chair; et ce qui est né de l’Esprit est esprit. 7 Ne t’étonne pas de ce que je t’ai dit: Il vous faut être nés de nouveau. 8 Le vent souffle où il veut, et tu en entends le son; mais tu ne sais pas d’où il vient, ni où il va: il en est ainsi de tout homme qui est né de l’Esprit. 9 Nicodème répondit et lui dit: Comment ces choses peuvent-elles se faire? 10 Jésus répondit et lui dit: Tu es le docteur d’Israël, et tu ne connais pas ces choses? 11 En vérité, en vérité, je te dis: Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage. 12 Si je vous ai parlé des choses terrestres, et que vous ne croyiez pas, comment croirez-vous, si je vous parle des choses célestes? 13 Et personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le fils de l’homme qui est dans le ciel. 14 Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le fils de l’homme soit élevé, 15 afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. 16 Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle.

Aucune différence

La différence entre cette femme de Samarie et Nicodème est énorme. Ce dernier avait un travail honorable et était tenu en haute estime par le peuple juif en tant que théologien. Pour la Samaritaine, c'est le contraire. Il était au sommet de la montagne, elle en était au pied. Il est impossible de rencontrer une personne plus distinguée et plus éminente que ce chef des Juifs et maître d'Israël, et personne n'a été plus méprisée que cette Samaritaine adultère.

Pourtant, ils étaient exactement dans la même situation devant Dieu dès qu'il s'agissait de l'éternité, de leur aptitude à paraître dans la présence de Dieu et de leur droit d'entrer au ciel. Ce Nicodème pieux et érudit n'aurait-il pas plus de valeur aux yeux de Dieu que cette femme impie? Non, absolument pas! D’ailleurs il est écrit: «… car il n’y a pas de différence, car tous ont péché et n’atteignent pas à la gloire de Dieu …» (Romains 3:22-23).

Le Seigneur Jésus a été le premier à dire à Nicodème: «En vérité, en vérité, je te dis: Si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.» (Jean 3:3). Par ces quelques mots, le Seigneur Jésus balaye les arguments sur lesquels s’appuyait ce maître d’Israël, à savoir, son propre mérite par ses bonnes œuvres. Une nouvelle nature était exigée de ce théologien. Or, la femme adultère, la Samaritaine, n'avait besoin de rien d’autre que cela. Ni l'un ni l'autre, tels qu'ils étaient, ne pouvaient entrer dans le royaume de Dieu. Le pharisien et la femme adultère devaient tous deux naître de nouveau. Pour Dieu, il n'y a pas de différence.

Incorrigible

Il est extrêmement important de bien nous laisser pénétrer par ce fait. Si le Seigneur Jésus avait dit à la Samaritaine qu’elle était «bonne» et à Nicodème qu’il était «meilleur», nous pourrions de fait défendre la position, que l’une des personnes faisant partie de l’humanité déchue, serait meilleure et plus près de Dieu qu’une autre. Et aussi que la nature humaine doit être améliorée progressivement jusqu'à ce qu'elle soit finalement apte à se présenter devant Dieu. Mais c'est le contraire qui est vrai! Le Seigneur Jésus a prêché la nécessité d'une nouvelle naissance. C’est ainsi qu’il a rejeté le fondement sur lequel s'appuyait le théologien juif, à savoir que l'on pouvait obtenir le salut en observant la loi. Le message de Jésus-Christ était clair: la nature humaine est incurable et incorrigible. Cela n’aurait pas pu être dit à Nicodème d’une manière plus adéquate et plus claire, que par les paroles du maître : «Il vous faut être nés de nouveau.» (Jean 3:7)

Vous pouvez faire ce que vous voulez avec la nature humaine: vous pouvez étendre vos connaissances, booster votre niveau culturel et mieux vous formater, atteindre le plus haut niveau dans les domaines de l’art, de la science, et de la philosophie. Vous pouvez essayer d’être extrêmement religieux, et accomplir toutes les lois possibles, vous pouvez vous imposer des contraintes et, promettre de les accomplir. Vous pouvez vous imposer des règles pour atteindre des normes et des valeurs plus élevées. Vous pouvez participer à des cérémonies religieuses les unes après les autres. Vous pouvez multiplier à l’infini les rituels religieux, et autres obligations. Vous pouvez veiller, jeuner, prier et exceller dans les œuvres de charité. Mais malgré tout cela, vous êtes toujours aussi loin du royaume de Dieu.

Pourquoi? Parce que, comme eux, vous devez être né de nouveau! Aucun d'entre nous, ni nous ni eux, ne peut offrir à Dieu quoi que ce soit qui nous donne droit ou qui nous rende propres à son royaume.

La nouvelle naissance

Que faut-il entendre par cette nouvelle naissance? Il est clair qu'il ne s'agit pas de l'amélioration de la nature humaine. Alors, c’est quoi? Elle nous donne la vie éternelle, par la foi au Fils de Dieu. «Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, ainsi il faut que le fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle.» (Jean 3:14-16).

Voilà, c’est cela la nouvelle naissance et le moyen de la recevoir. Dieu a aimé, Dieu a donné, alors que nous, nous croyons, recevons et possédons. Rien n'est plus simple. Il ne s'agit pas d'une amélioration de la nature humaine. Ce n'est pas une restauration de l'humanité déchue. Non, il s'agit d'une vie entièrement nouvelle, la vie éternelle, par la foi en Christ. Cette vie, la pauvre femme de Sichar l'a reçue exactement de la même manière que le chef des Juifs. Il n'y a pas de différence, car tous ont péché et Dieu offre sa grâce à tous. Le maître religieux qui enseigne Israël et la femme adultère païenne se retrouvent côte à côte. La grâce gratuite de Dieu est révélée, offerte aux deux, sur la base du sang de Christ. Tous deux doivent naître de nouveau - et par la foi dans le Seigneur Jésus, c'est possible pour tous les deux.

La vie éternelle

La vie éternelle qu'un homme reçoit par la foi dans le Fils de Dieu est une chose entièrement nouvelle. Lorsqu'Adam n'était pas encore tombé dans le péché et innocent, il ne possédait pas cette vie éternelle. Il avait une âme immortelle, mais l'immortalité de l'âme et la vie éternelle sont deux choses complètement différentes. Chaque être humain a une âme immortelle; cela n'a rien à voir avec la foi. Cela s'applique aussi bien à l'incroyant qu'au croyant. Mais ce n’est que par la foi que nous recevons la vie éternelle. Celui qui croit maintenant au Seigneur Jésus a reçu la vie éternelle, alors qu'Adam ne la possédait pas dans ce beau jardin d'Eden. Cependant, alors que le premier homme était devenu pécheur et avait tout perdu, Dieu a fait briller une lueur d'espoir en promettant que la semence de la femme, le Fils de l'homme, Jésus-Christ, briserait la tête du serpent, Satan, sur la croix (Genèse 3:15). La foi en cette promesse a délivré Adam de son triste état de sorte qu’il a donné à sa femme le nom d'Ève, la «mère de tous les vivants» (verset 20).

«Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie.» (1 Jean 5:12). C'est tout à fait clair. Il n'y a pas de milieu entre les mots «a» et «n'a pas». Nous sommes tous dans l'une ou l'autre condition. Si nous sommes en Christ, nous avons la vie éternelle, même si nous étions le pire des êtres humains; si nous ne sommes pas en Christ, nous sommes dans la mort et le jugement éternel nous attend, quoique nous puissions être le plus sympathique et le plus religieux des hommes. C'est extrêmement sérieux! Pouvons-nous dire avec pleine assurance et certitude que nous croyons en Christ et qu’ainsi, nous avons donc la vie éternelle?

Dieu cherche le pécheur

Les événements relatés dans les Évangiles ont toujours un attrait particulier parce que le Seigneur Jésus lui-même y est dépeint. Il ne s'agit pas d'explications de vérités profondes, parfois difficiles à comprendre, mais ils nous montrent notre Sauveur, celui qui n'est rien de moins que Dieu, manifesté en chair. Il y est raconté comment il s'est comporté avec les pécheurs de toutes sortes et de toutes les classes: avec les riches et les pauvres, avec les religieux et les non-religieux, avec les Juifs et les païens, avec les pharisiens, les scribes et les collecteurs d'impôts.

À cette fontaine de Jacob, il rencontre une pécheresse méprisée - et il l’aborde dans une grâce parfaite. En lui, on peut admirer une sainteté qu'aucun péché ne peut venir souiller, et en même temps une grâce qui descend jusqu'à la misère la plus profonde dans laquelle se trouve le pécheur. Dieu est venu sur la terre et nous le voyons en Jésus-Christ. Nous pouvons parfaitement apprendre à le connaître par la révélation de sa personne. Les ténèbres disparaissent, la vraie lumière brille.

La grâce de Dieu

Jean nous amène au puits de Jacob et nous montre le Créateur de l'univers sous les traits d'un étranger qui, couvert de poussière, fatigué et assoiffé, demande une gorgée d'eau à une femme adultère. Quelle chose merveilleuse et insondable! Le Dieu du ciel et de la terre demande de l'eau à boire à une femme adultère! Où peut-on trouver quelque chose de comparable à cela?

Dans la création, nous pouvons admirer la révélation de la sagesse et de la puissance de Dieu. Ce que nous ne pouvons cependant pas y voir, c'est Dieu, manifesté en chair, révélé «en ressemblance de chair de péché» (Romains 8:3), comme un étranger fatigué et assoiffé, de passage, assis près d'un puits et demandant une faveur à une pécheresse méprisée.

C’est plein d’admirations que nous regardons l'œuvre de la création, mais la gloire que nous voyons au puits de Jacob est bien plus grande que ce que décrit le premier chapitre de la Genèse. «Que la lumière soit» est une parole magnifique, mais la gloire de la deuxième, «Donne-moi à boire» la surpasse et nous émeut. La première manifeste une majesté, qui produit l’admiration, une lumière éclatante qui aveugle. Mais la deuxième parole nous parle d’une grâce d’une profondeur infinie. Elle éveille en nous une confiance et une tendresse qui nous rafraîchit.

Une chose telle que celle qui s’est passée au puits de Sichar aurait-elle pu être concevable au temps de la loi de Moïse? Le législateur aurait-il pu demander de l’eau à boire à une étrangère, qui avait brisé les liens du mariage? Cela aurait été impossible! Si la Samaritaine s’était approchée de la montagne de Sinaï qui peut être touchée, et du feu brûlant (Hébreux 12:13), elle aurait été lapidée sans pitié. Elle ne pouvait rien attendre d’autre du ministère de la mort et de la condamnation. La loi exige mais ne peut pas pardonner. Par contre, Dieu, manifesté en chair, était venu pour offrir le pardon des péchés et révéler la grâce, aux transgresseurs de la loi.

Grâce et vérité

Quelle scène! Le Seigneur de gloire est venu sur la terre pour s'exposer, en tant qu'homme, à la fatigue, à la faim et à la soif, pour apprendre à connaître ce que c’est qu’être «tenté en toutes choses comme nous» (Hébreux 4:15), et d’avoir besoin d'une gorgée d'eau.

«Jésus donc, étant lassé du chemin, se tenait là assis sur la fontaine.» Pour Christ, la terre était un lieu aride et sans rien qui désaltère. Cependant, il y a trouvé de quoi se rafraîchir en manifestant la grâce à de pauvres pécheurs dans un piteux état, comme cette femme qui venait tôt le matin au puits de Jacob pour y puiser de l’eau. Et que lui dit-il: «Donne-moi à boire!» Il ne lui dit pas: «Il vous faut être nés de nouveau», bien que cela soit aussi nécessaire pour elle que pour Nicodème. Quelle en est la raison?

Le chef des juifs était au plus haut sur l'échelle de la propre justice en observant la loi, au plus haut, quant au service religieux donnée à ses ancêtres, tandis que la femme de Sichar était sur le plus bas échelon de l'immoralité. Même les gens du monde la méprisaient. Le Seigneur Jésus était venu rencontrer l'homme dans sa condition la plus désespérée. Il est descendu jusqu'à nous pour donner la vie à ceux qui étaient morts, pour sauver l'homme tel qu'il est dans sa condition sans espoir. C’est pour cela que Nicodème devait être amené à l’humiliante conviction, que tout l’édifice constitué par le service religieux sur lequel il s’appuyait, s’était effondré. Il devait comprendre qu'il devait renoncer à ses propres mérites et à sa propre piété pour pouvoir naître de nouveau, afin d’entrer dans le royaume de Dieu en tant que personne née de nouveau. Cependant, il était impossible à la Samaritaine de pouvoir imaginer qu’elle ait pu avoir quelque chose à offrir à Dieu, qu’elle soit quelque chose à Ses yeux. C'est pour cela que le Seigneur Jésus commence directement à lui révéler sa grâce.

À Nicodème, le Fils de Dieu dit: «Il vous faut être nés de nouveau», à la Samaritaine: «Donne-moi à boire!». Dans les premiers mots, nous entendons la vérité, dans les derniers, la grâce. «… la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ» (Jean 1:17): la vérité pour rejeter toute présomption de l'homme le plus religieux, et la grâce pour répondre aux besoins les plus profonds du plus grand des pécheurs.

Comment ?

Il y a donc une grande différence entre Nicodème et la femme Samaritaine, mais il est très important de noter la similitude entre les deux: ils répondent tous les deux au Seigneur Jésus par un «Comment?». Lorsque la vérité atteint le cœur du docteur d'Israël en plein cœur, il demande: «Comment ces choses peuvent-elles se faire?» (Jean 3:9); et lorsque la grâce est présentée à la femme de Sichar, elle pose la question: «Comment toi qui es Juif, me demandes-tu à boire à moi qui suis une femme samaritaine?»

Ce «Comment?» se trouve dans le cœur de chaque être humain. Lorsque la vérité de Dieu est présentée, nous la recevons avec un «Comment?» Et lorsque Sa grâce est mise en évidence dans toute sa perfection, notre réponse est à nouveau «Comment?» L'homme fait toujours des objections, au lieu de croire simplement à la vérité et d'accepter la grâce. Bien que la conscience soit troublée et que l'homme soit mécontent de lui-même, sa propre volonté est active et, sous une forme ou une autre, le «comment» de l'incrédulité apparaît. Nicodème a demandé: «Comment un homme peut-il naître quand il est vieux?» (Jean 3:4), et la Samaritaine: «Comment toi … me demandes-tu à boire à moi …?»

Cependant, le Seigneur Jésus ne se laisse pas arrêter par ce «Comment?». Il a répondu au «Comment?» du pharisien, il veut aussi répondre au «Comment?» de la Samaritaine. Il avait montré à Nicodème le serpent élevé dans le désert comme une image de Christ crucifié, et il lui avait parlé de l'amour de Dieu en envoyant son Fils. Il répond maintenant à la femme de Sichar: «Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire, toi, tu lui eusses demandé, et il t’eût donné de l’eau vive.»

La loi et l'évangile

Quelle déclaration merveilleuse! Le Seigneur Jésus n'a pas dit : «Si tu connaissais la loi ...», mais : «Si tu Me connaissais ...». Si elle avait connu la loi, elle se serait rendu compte encore plus profondément qu'elle était désespérément perdue, et qu'il ne valait pas la peine qu’on prenne attention à elle. Jamais personne n'avait reçu d'eau vive au moyen de la loi. «Et vous garderez mes statuts et mes ordonnances, par lesquels, s’il les pratique, un homme vivra.» (voir Lévitique 18:5), telle est l'exigence de la loi. Elle ne peut rien offrir à personne, mais seulement rétribuer celui qui l'a toujours et parfaitement observée. Mais où se trouve cette personne qui a observé la loi en toutes choses? Il était tout à fait clair que cette femme de Sichar n'avait pas observé la loi. Elle avait enfreint au moins un commandement et était donc coupable sur tous (Jacques 2:10). Qu’il est heureux qu’à cette femme tombée aussi bas, le Sauveur avait à offrir quelque chose d’autre que les foudres de la loi!

Il pouvait lui parler d'un don. Ce don de Dieu est «la vie éternelle dans le Christ Jésus» (Romains 6:23). Cette vie n'est pas donnée par la loi, mais elle est offerte à tous ceux qui croient au Seigneur Jésus Christ. La loi ne parle jamais de vie éternelle, mais seulement d'une vie continue sur terre. L'Évangile, par contre, parle de la vie éternelle, que nous recevons déjà ici sur la terre, mais qui se poursuit dans la gloire éternelle au ciel.

«Si tu connaissais le don de Dieu [à savoir le Seigneur Jésus-Christ lui-même, car c'est Dieu qui l'a donné, et il est lui-même la vie] et qui est celui qui te dit: Donne-moi à boire, toi, tu lui eusses demandé, et il t’eût donné de l’eau vive. [c-à-d le Saint-Esprit]». Sous la loi, il était seulement question de ce que Dieu exigeait de l’homme: Ses commandements donnés à l’homme et Sa malédiction pour celui qui ne les respecterait pas. Dans l'Évangile, il est question de don, de grâce et de bénédiction. Comment expliquer cette différence? Qu'est-ce qui a changé? Le législateur est descendu de la montagne qui ne peut être touchée et au feu brûlant. Mais Lui, il s'est fait homme et s'est assis, fatigué et assoiffé, sur la margelle du puits de Jacob. Bien que tous les trésors de l'univers soient à Sa disposition, il demande une gorgée d'eau à une pauvre pécheresse.

Questions

Alors que nous poursuivons la lecture de l'histoire émouvante du puits de Sichar, le questionnement persistant de la femme est frappant. À peine le Maître a-t-il répondu à sa première question, en parlant du don de Dieu et de l'eau vive, que la question suivante est sur ses lèvres: «Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond; d’où as-tu donc cette eau vive?»

Pauvre femme! Comme elle connaissait peu Celui qui lui parlait! C’était vrai: le puits était profond; mais sa détresse et ses besoins l'étaient encore plus. Cependant - grâce en soit rendue à Dieu – la grâce de Celui qui était descendu du ciel afin d’y pourvoir était encore plus profonde que ses besoins et sa détresse!

Parce qu'elle ne le connaissait encore que si peu, elle pouvait dire: «Es-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné le puits; et lui-même en a bu, et ses fils, et son bétail?» Elle ne se rendait pas compte qu'elle s'adressait au Dieu de Jacob, à Celui qui avait créé Jacob et lui avait donné tout ce qui lui appartenait. De toutes ces choses, elle ne comprenait rien. Ses yeux n'étaient pas encore ouverts, d'où ces nombreuses questions. C'est toujours ainsi. Là où les yeux sont fermés, il y a un flot de questions. Le rationaliste, le sceptique, l'incrédule, l’athée: tous sont aveugles, posent des questions en rafale et trouvent une objection après l'autre. On s'étonne souvent de la bêtise des questions de personnes pourtant éduquées et ayant fait des études. Un enfant ayant une intelligence spirituelle doit sourire des arguments stupides des savants incrédules.

Cependant, les questions de la Samaritaine ne relèvent pas d'une incrédulité effrontée, mais d'un aveuglement et d'une ignorance naturels. Le Seigneur Jésus l'écoute donc avec amour et la traite avec patience. Lorsqu’il s’agit de questions inappropriées venant d’adversaires manifestes, ou de questions posées par simple curiosité, il les rejette et les laisse sans réponse. Mais, dans sa grande humilité, il écoute avec la plus grande patience les questions des personnes pauvres et des ignorantes, de manière à y répondre, à lever les doutes et à dissiper les craintes. C’est précisément le cas de la scène qui se déroule à la fontaine de Jacob.

Le Seigneur Jésus voulait se révéler à cette femme malheureuse et coupable. C'est pourquoi il l'écoute et répond à toutes ses questions. C’est de manière progressive qu’il répond à toutes ses objections. Il ne la quitte pas pour continuer sa route vers la Galilée, avant de l'avoir complètement convaincue et d'avoir répondu à tous ses besoins, en lui faisant connaître ce qu’il est Lui-même et le salut.

Étancher la soif

Elle pense à la profondeur du puits et ne comprend pas comment il peut y puiser de l'eau. Elle se demande avec étonnement s'il est alors plus grand que le patriarche Jacob. Le Seigneur Jésus dit: «Quiconque boit de cette eau-ci aura de nouveau soif».

Le puits, aussi profond soit-il et bien qu'il ait été creusé par le patriarche Jacob lui-même, ne contenait que peu d'eau par rapport avec la soif qui devait être étanchée. La soif d'une âme humaine ne peut être étanchée par les puits les plus profonds et les fontaines les plus abondantes de la terre. Les paroles de vérité du Seigneur Jésus gravée sur la margelle du puits de Jacob: «Quiconque boit de cette eau-ci aura de nouveau soif», peuvent l’être sur tous les puits et fontaines de cette pauvre terre, où tout est éphémère.

Lecture de Luc 16 v.19-31:

19 Or il y avait un homme riche qui se vêtait de pourpre et de fin lin, et qui faisait joyeuse chère, chaque jour, splendidement. 20 Et il y avait un pauvre, nommé Lazare, couché à sa porte, tout couvert d’ulcères, 21 et qui désirait de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche; mais les chiens aussi venaient lécher ses ulcères. 22 Et il arriva que le pauvre mourut, et qu’il fut porté par les anges dans le sein d’Abraham. Et le riche aussi mourut, et fut enseveli. 23 Et, en hadès, levant ses yeux, comme il était dans les tourments, il voit de loin Abraham, et Lazare dans son sein. 24 Et s’écriant, il dit: Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare, afin qu’il trempe dans l’eau le bout de son doigt, et qu’il rafraîchisse ma langue, car je suis tourmenté dans cette flamme. 25 Mais Abraham dit: Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare pareillement les maux; et maintenant lui est consolé ici, et toi tu es tourmenté. 26 Et outre tout cela, un grand gouffre est fermement établi entre nous et vous; en sorte que ceux qui veulent passer d’ici vers vous ne le peuvent, et que ceux qui veulent passer de là ne traversent pas non plus vers nous. 27 Et il dit: Je te prie donc, père, de l’envoyer dans la maison de mon père, 28 car j’ai cinq frères, en sorte qu’il les adjure; de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de tourment. 29 Mais Abraham lui dit: Ils ont Moïse et les prophètes; qu’ils les écoutent. 30 Mais il dit: Non, père Abraham; mais si quelqu’un va des morts vers eux, ils se repentiront. 31 Et il lui dit: S’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne seront pas persuadés non plus si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts.

Cet homme riche de Luc 16, vêtu de pourpre et de fin lin, avait bu en abondance aux sources de ce monde, mais il avait toujours à nouveau soif. Oui, lorsqu'après être mort dans le royaume des morts, il a levé les yeux et souffrait dans le feu, il a supplié une goutte d'eau pour rafraîchir sa langue. Mais ce fut en vain. Il n'y a pas une seule goutte d'eau dans le feu brûlant de l'enfer, c'est terrible! C'est une chose à laquelle devraient sérieusement réfléchir tous ceux qui passent leur temps dans les divertissements éphémères de ce monde, et qui courent d'un puits à l'autre de ce monde, sans penser à la soif brûlante de l'éternité. Que Dieu, par son Esprit, amène ces malheureux à Christ qui offre à tous les hommes l'eau vive, afin qu'ils n'aient plus jamais soif!

Que les paroles du Sauveur sont consolantes: «Quiconque boit de cette eau-ci aura de nouveau soif; mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, moi, n’aura plus soif à jamais; mais l’eau que je lui donnerai, sera en lui une fontaine d’eau jaillissant en vie éternelle.»! C’est cela qui répond à nos besoins intérieurs. De la source d’eau vive y jaillit de l’eau sans jamais tarir, et cette eau jaillit en vie éternelle. Le Seigneur Jésus parle ici du Saint-Esprit qu'il donne à quiconque croit en lui et qui habite maintenant en tous ceux-là et par lequel nous sommes en communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ.

En Jean 3 v.5 [… né d’eau et de l’Esprit], le Saint-Esprit est présenté comme Celui qui produit la vie, car c'est par le Saint-Esprit qu'une personne naît de nouveau. Dans notre verset, il est la puissance produisant la communion, car par lui nous pouvons être en communion avec Dieu et demeurer en lui. Enfin, en Jean 7 v.38 [… des fleuves d’eau vive couleront de son ventre], il est considéré comme la force qui fait marcher, car par lui nous sommes utilisés pour être des canaux de bénédiction pour les autres. Le Saint-Esprit est la source qui nous unit au Christ, le chef de la nouvelle création, en qui et par qui nous recevons toutes les bénédictions spirituelles qui lui ont été données par le Père.

La conscience

«La femme lui dit: Seigneur, donne-moi cette eau, afin que je n’aie pas soif et que je ne vienne pas ici pour puiser.» Elle est encore dans les ténèbres et ne comprend pas les paroles du Seigneur Jésus. Le problème, c'est que ses yeux ne sont pas encore ouverts, son esprit est encore obscurci, parce que son cœur n'a pas encore été touché et sa conscience n'a pas encore été atteinte.

Elle ne connaît pas le Sauveur des pécheurs qui se tient devant elle. Il prononce des paroles de grâce, mais elle ne les comprend pas. Il lui demande de l'eau - et elle est perplexe. Il parle du don de Dieu - et elle regarde le puits profond. Il parle du puits d'où jaillit l'eau en vie éternelle - et elle pense seulement qu'elle peut être quitte de la peine d'aller chercher de l'eau chaque jour.

Que peut-il encore être fait pour elle? Cette seule demande: «Va, appelle ton mari, et viens ici.»! Cet appel donne une tournure tout à fait inattendue au courant des pensées de la malheureuse femme. Le Seigneur voit la nécessité de lui envoyer une flèche acérée, qui atteint sa conscience en profondeur. A sa requête: «Donne-moi cette eau», il répond: «Va, appelle ton mari, et viens ici.»! Il veut dire par là: «C'est magnifique que tu veuilles recevoir l'eau dont j'ai parlé, mais tu ne peux la recevoir qu'en tant que pauvre pécheresse qui reconnaît sa faute et voit son indignité».

Aller et venir

Qui peut mesurer la profondeur de ces deux mots que le Sauveur lui dit: «Va!» et «Viens!»? Non seulement elle devait partir et appeler son mari, mais elle devait aussi revenir vers le Seigneur Jésus, telle qu'elle était. C'était le moyen pour elle d'obtenir l'eau vive.

La parole: «Va, appelle ton mari», était la vérité qui parlait à sa conscience, exposant sa condition immorale; la parole: «… et viens ici», était la grâce infinie qui invitait une pécheresse, telle qu’elle était, à recevoir l'eau vive comme un don gratuit de Sa main.

Il est tout à fait clair que la flèche acérée pénètre profondément dans sa conscience et y exerce un effet puissant. Lorsque le Seigneur Jésus met son doigt sur le point sensible, la première réaction, purement humaine, est de nier ou au moins de dissimuler son péché et sa culpabilité. Elle répond: «Je n'ai pas de mari». En outre, si quelqu’un désire recevoir l’eau vive et obtenir le salut que Dieu offre, il lui est nécessaire d’avoir une honnêteté absolue de porter une condamnation sans réserve sur son propre péché et sa culpabilité.

Le Seigneur Jésus lui place sa situation devant les yeux: «Tu as bien dit: Je n’ai pas de mari; car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari; en cela tu as dit vrai.». C'était la vérité sans rien maquiller - et même si cela fait mal, c’était nécessaire. Seuls ceux qui reconnaissent la vérité reçoivent la grâce.

Voir

L'œuvre que le Sauveur accomplit dans son cœur par l'Esprit de Dieu commence à porter du fruit. La femme dit pour la première fois: «Seigneur, je vois …» C'est beaucoup. Elle qui, jusqu’à présent était aveugle et n’avait rien compris des paroles du Seigneur Jésus, commence à voir. Elle comprend que celui qui lui parle doit être un prophète. Les premiers rayons de lumière divine pénètrent sa conscience. Elle prend conscience que l'homme qui lui a demandé une gorgée d'eau sait tout sur elle – et aussi que , malgré cela, il veut s’occuper d’elle et ne la rejette pas! C'est un moment décisif dans sa vie, pour le salut de son âme.

Avez-vous aussi fait cette expérience? La lumière divine qui révèle toutes choses a-t-elle également brillé dans votre conscience? Avez-vous appris à vous connaître comme un pauvre pécheur perdu, comme quelqu'un qui, sans Christ, est malheureux et condamné pour toute l’éternité? Cette flèche a-t-elle également pénétré votre conscience?

Le Seigneur Jésus utilise différentes flèches, mais elles ont toutes le même but: la conscience doit être atteinte. L'homme doit être convaincu de son péché. Il doit arriver à reconnaître qu'il a mérité le jugement. Et il doit comprendre que la justice de Dieu ne devient sa part que par la foi en Christ.

Le lieu où on rend culte à Dieu

Par les paroles du Seigneur Jésus, «Va, appelle ton mari et viens ici», la condition perdue de la femme a été révélée. Quelle est alors sa réaction? Elle entame une conversation sur le lieu de culte: «Nos pères ont adoré sur cette montagne-ci, et vous, vous dites qu’à Jérusalem est le lieu où il faut adorer.» Lorsque l'Esprit de Dieu éveille la conscience du pécheur, le résultat est souvent qu'il commence à se préoccuper de la question de savoir où le culte doit être rendu à Dieu. Où dois-je adorer Dieu? De quelle manière dois-je le servir? Quelle église devrais-je rejoindre? De quelle assemblée dois-je devenir membre?

Ces questions sont de la plus haute importance, mais nous sommes cependant convaincus qu'un homme qui a appris à voir et à reconnaître sa condition de pécheur n'a pas du tout besoin de s'en préoccuper! Il n'a pas besoin d'un lieu de culte, mais d'un Rédempteur de ses péchés.

Toutes les choses doivent rester à leur place: une personne qui a reconnu qu'elle était pécheresse a besoin d'un Sauveur pour être rachetée; et il est utile à une personne qui a reçu le salut de s’interroger sur le lieu et la manière d’adorer Dieu, de façon à lui être agréable. Lorsque ces choses ne sont pas distinctement séparées, s’installe alors la plus grande confusion.

Aussi longtemps qu’une telle personne s’occupe de culte à rendre et d’œuvre à accomplir, elle ne peut connaître le repos de la conscience, et recevoir la paix avec Dieu. Elle se trouve encore alors sur le principe de la loi et de ses propres mérites. Avant qu’il soit question pour nous d’être serviteur de Christ, nous devons d’abord être rachetés par lui.

Aussi, toutes ces questions maintiennent une personne dans un état d’inquiétude, ou ce qui est encore pire, lui donne un sentiment de faux repos. Au lieu d’avoir une pleine confiance en Christ et en Son œuvre, et avoir le repos et la paix par Lui, un telle personne place alors sa confiance en ce qu’elle-même fait, et là elle essaie de servir Dieu, et avec un zèle qu’elle développe dans ce but. C’est fatal!

Le Seigneur Jésus se tient devant la Samaritaine. Elle ne le connaît pas encore, mais Lui est occupé à la faire sortir de tous les recoins cachés sur lesquels elle s’appuie, afin qu’elle apprenne à se connaître elle-même, comme pécheresse perdue et le Seigneur Jésus comme le puissant Rédempteur. Il est descendu du ciel, pour montrer une parfaite grâce, non seulement pour la délivrer de ses péchés et de leurs conséquences, mais aussi pour la délivrer de la puissance du péché.

Qu'est-ce que «cette montagne», qu'est-ce que «Jérusalem» peut lui apporter? Elle est clairement préoccupée par la manière dont elle pourrait être rachetée de ses péchés. Mais pourrait-elle appeler son mari et se rendre ensuite sur la montagne de Samarie ou au temple de Jérusalem? Trouverait-elle le repos pour son cœur effrayé et sa conscience troublée dans l'un ou l'autre de ces lieux? Pourrait-elle y trouver le salut?

A ces questions, le Seigneur Jésus donne une réponse claire: «Femme, crois-moi: l’heure vient que vous n’adorerez le Père, ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. Vous, vous adorez, vous ne savez quoi; nous, nous savons ce que nous adorons; car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car aussi le Père en cherche de tels qui l’adorent. Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en vérité.» Le Maître ne lui fait pas seulement savoir qu'elle est pécheresse, mais aussi qu'elle n'a pas besoin de se préoccuper de savoir quel est le juste lieu pour rendre culte. Elle a besoin de délivrance et de salut - et elle ne peut trouver cela que dans la connaissance de Dieu qui se révèle comme le Père en Jésus-Christ. C'est le fondement de toute adoration véritable et spirituelle. Pour adorer le Père, nous devons connaître Jésus-Christ; et le connaître, c'est la vie éternelle.

Lorsque nous sommes en contact avec des personnes qui ont la conscience troublée par leurs péchés, ne leur parlons pas de congrégations et d'églises, de credo et de vérités. Ils ont besoin du salut, ils ont besoin de connaître Dieu et Christ! Nous pouvons leur indiquer Christ et les avertir de ne pas avoir de repos tant qu'ils ne l'auront pas connu. Il est vraiment néfaste d'amener des personnes troublées par leurs péchés à adhérer à une église, quelle qu'elle soit, au lieu de les amener simplement au Sauveur, à Christ.

Le Rédempteur

La manière d’agir, à la fois sage et prudente, du Seigneur Jésus a un effet béni. L'attention de la femme est maintenant concentrée sur un seul point: elle est prête à accepter le Sauveur ainsi révélé. «Je sais que le Messie qui est appelé le Christ, vient; quand celui-là sera venu, il nous fera connaître toutes choses.»

Ses objections et ses questions ont pris fin. Le Seigneur Jésus avait répondu à ses questions «Comment?» et «Où?». Que reste-t-il encore à désirer? Elle a besoin de Christ - et il se tient devant elle! «Je le suis, moi qui te parle.» Cela suffit! Maintenant qu'elle a tout trouvé en Christ, c’est terminé. Elle n'a plus besoin d'une montagne et d'un temple, de Samarie et de Jérusalem. Elle a trouvé le Messie, Christ.

Ici se trouvent une personne convaincue de ses péchés et le Sauveur qui s’est révélé face à face - et dès lors, tout est remis en ordre. La femme est convaincue que celui qui lui a demandé une gorgée d'eau, connaissait toutes ses circonstances, pouvait lui dire tout ce qu'elle avait fait, et qui, malgré tout, lui parlait de salut et lui offrait la délivrance, celui-là est le Christ. Elle n'a plus besoin de rien d'autre.

Témoin de Christ

«La femme donc laissa sa cruche et s’en alla à la ville, et dit aux hommes: Venez, voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait; celui-ci n’est-il point le Christ?»

Elle est devenue une disciple qui a été sanctifiée pour accomplir un service pour le Seigneur Jésus. L’œuvre était parfaite. Comment aurait-il pu en être autrement? C'est le Maître lui-même qui l'a accomplie.

Il a réveillé la conscience de la femme, et lui a montré à quel point elle se trouvait perdue. Il l’a sondée jusque dans les recoins les plus profonds de son cœur et il l’a fait sortir de chaque fausse cachette derrière laquelle elle s’abritait. Il lui a fait réaliser combien il était inutile pour elle, de se préoccuper du lieu où adorer, car rien en dehors de Lui-même ne pouvait pourvoir à ses besoins. Finalement elle était préparée, afin qu’il puisse Lui-même, pleinement se révéler à elle et faire d’elle sa propriété.

Tôt le matin, en tant que pécheresse perdue, et femme adultère méprisée, elle avait quitté la ville de Sichar pour puiser de l'eau; et elle revient comme rachetée, affranchie, et en tant que femme consacrée au Seigneur Jésus. Elle laisse sa cruche et retourne sur le lieu de son péché et de sa honte pour y rendre un merveilleux témoignage à son Sauveur: «Venez, voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait ; celui-ci n’est-il point le Christ?» Quel glorieux témoignage et quelle aimable invitation!

Que cette femme nous serve d'exemple! A peine a-t-elle connu le Seigneur Jésus comme son Sauveur qu'elle commence à en amener d'autres à Lui. D'innombrables personnes marchent sur le chemin large qui mène à la perdition: cela nous touche-t-il? Que Dieu fasse naître en nous une conscience profonde de la valeur immense des âmes immortelles et de l’immense sérieux de l'éternité, ainsi que de sa grâce infinie en Christ, l'homme de Sichar!