Message n°249
 
La Parole pénétrante
(*)

Car la parole de Dieu est vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants, et atteignant jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du cœur. Et il n’y a aucune créature qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire.

(Hébreux 4 v 12 & 13)

La parole de Dieu est vivante, comme Dieu dont elle émane ; elle est l’expression de sa volonté. Elle produit son effet : elle appelle à l’existence, de même qu’elle fait rentrer dans le néant. Elle agit sur l’âme, et le fait avec énergie, ce qu’indique le mot «opérante». Et pour montrer avec encore plus de force jusqu’où va son action, il nous est dit qu’elle est «plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants». Et pourquoi cette vie, cette énergie et cette puissance ? Pour atteindre à ce qu’il y a de plus intime chez l’homme, «jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles». Elle sépare, par la puissance de la vérité, ce qui est le plus étroitement lié dans nos pensées. Si l’âme (ce qui est de la nature) mêle ses sentiments (première création) avec ce qui est spirituel (nouvelle création), la Parole nous le fait discerner. Elle nous montre, comme révélation de Dieu, ce qui est de Dieu et ce qui est du moi. «Les jointures et les moelles» est à la fois ce qu’il y a de plus vital et de plus profondément caché.

L’auteur s’adresse à une âme ayant connu une vraie conversion, cette âme porte encore en elle le « vieil homme » (1*), d’où cette application directe de la Parole (2*), afin que le vrai croyant puisse faire la distinction entre ce qui est de Dieu (nouvelle création) et ce qui est de lui (première création).

L’action pénétrante de la Parole de Dieu est aussi là pour une âme qui n’est pas encore passée par une vraie conversion, c'est cette parole qui travaille le secret du cœur, comme un laboureur pour qu’il devienne cette « bonne terre » de la parabole du semeur (Luc 8) (*).

Quel est donc l’effet de cette pénétration de la Parole dans ce qu’il y a de plus intime en nous ? C’est de juger les pensées et les intentions du coeur. Elle juge les pensées de la chair (vieil homme) qui produisent l’incrédulité et nous conduisent à négliger le repos d’en haut (nouvelle création) pour le chercher ici-bas (première création). Elle juge, si ce qui dans le coeur est de Dieu (nouvel homme, action du Saint-Esprit) et ce qui n’est pas de lui (ce qui est issu de la première création, les émotions, etc. le vieil homme). Elle manifeste ce qui est un obstacle à notre marche, les ruses et les pièges de notre coeur (*) pour nous faire abandonner notre position de foi (nouvelle création). Les intentions même sont jugées par elle. Mon intention peut me sembler bonne, mais supporte-t-elle le jugement de la Parole ? Est-ce que je n’y mêle rien du «moi» (vieil homme – cœur naturel issu de la première création)? Pensées, désirs, motifs, tout a besoin d’être jugé et contrôlé par elle, afin que notre marche dans le désert ne soit ni arrêtée, ni ralentie, mais se poursuive vers le but, le repos (nouvelle création). Qu’elle est donc précieuse comme guide divin pour nous ! Elle juge à la racine même les tendances perfides de notre chair (vieil homme), de sorte que nous puissions poursuivre avec joie et confiance notre chemin (reflétant au milieu de la première création ce que le croyant est exclusivement dans la nouvelle).

Et il n’y a aucune créature qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire .

(Hébreux 4 verset 13)

Ici, nous sommes amenés sans transition de la parole de Dieu à Dieu lui-même. On le comprend, car c’est elle qui nous amène devant Dieu, qui nous place en sa présence, avec tout ce qu’elle nous fait découvrir en nous. De même que son oeil est ouvert sur chaque créature, qu’aucune ne peut se dérober à son regard, de même tout en nous, «toutes choses», est nu et à découvert devant Celui à qui nous avons affaire. En vain essaierait-on de lui cacher quoi que ce soit, pensées, motifs, intentions, tout est devant lui (*). Notre conscience est ainsi placée sous son regard même. Pensée solennelle et sérieuse, mais bien précieuse aussi, à cause de l’effet béni produit sur l’âme. Tout interdit est ainsi jugé, et nous pouvons continuer la route dans la communion de Dieu.