Message n°246
 
Qui sont les riches et qui sont les pauvres?

Car vous connaissez la grâce de notre seigneur Jésus Christ, comment, étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis.

(2 Corinthiens 8 verset 9)

Voilà une question qui touche tous les chrétiens ! Que nous soyons ce chrétien matériellement le plus pauvre, le plus démuni dans un village éloigné d’Afrique ou ce chrétien matériellement le plus riche, le plus nanti dans une des métropoles, ou « monsieur ou madame tout le monde » nous sommes tous confrontés à ce dilemme ! La raison en est toute simple et se résume dans ce verset :

… la chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l’une à l’autre …

(Galates 6 v.17)

Pour aborder le sujet, il vaut la peine de se rappeler que par la nouvelle naissance, le croyant est spirituellement introduit dans la nouvelle création, où tout est de Dieu et de Christ. Aussi longtemps que nous sommes sur la terre, nos corps mortels restent liés à la première création, celle où le péché a été introduit.

La chrétien a en lui, deux « personnalités » : le vieil homme dont la puissance est la chair, et le nouvel homme dont la puissance est le Saint Esprit, qui est venu habiter en lui.

Pour la foi, le vieil homme est mort avec Christ, et le nouvel homme a pris vie avec la résurrection de Christ ! Cela est une chose acquise de manière irrévocable par le Seigneur Jésus à la croix en faveur du croyant. Mais l’effet pratique, dans la vie de tous les jours, ne s’expérimente que dans le cadre de la foi ! Si le croyant quitte le terrain de la foi, son vieil homme, la chair agissant, n’est plus laissé dans la mort, là où l’œuvre de Christ l’a placé.

Mais comment faire alors ? La réponse est donnée par le Seigneur Jésus :

Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui.

(Jean 6 v.56)

C’est en revenant constamment à l’endroit où nous avons reçu par la foi, la vie éternelle, là où nous avons « mangé sa chair et bu son sang », c’est-à-dire avoir intégré dans nos âmes ce que Dieu a dû faire en la personne du Seigneur Jésus, pour pouvoir pardonner nos péchés ! C’est une nourriture et un breuvage qui alimente la vie divine, reçue lors de notre nouvelle naissance. C’est par cette alimentation spirituelle que la communion avec le Seigneur est entretenue.

C’est là aussi, à la croix, que la puissance du vieil homme a été crucifiée une fois pour toutes :

Or ceux qui sont du Christ ont (*) crucifié la chair avec les passions et les convoitises.

(Galates 5 v.24)

Ainsi, pour marcher par la foi dans la vie pratique, le croyant place la croix entre la chair et lui! C'est en « mangeant sa char et buvant son sang », que nous serons en communion avec le Seigneur Jésus, nous demeurant en lui et lui en nous! C’est ainsi que, la chair n’agissant pas, l’Esprit est entièrement libre, et nous pouvons ainsi jouir d’un fait acquis par le Seigneur Jésus à la croix pour chacun de nous :

Je suis crucifié avec Christ ; et je ne vis plus, moi, mais Christ vit en moi …

(Galates 2 v.20a)

La conséquence pratique en c'est alors :

… ce que je vis maintenant dans la chair (*), je le vis dans la foi, la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi.

(Galates 2 v.20b)

Ce principe de base doit être bien compris pour saisir ce que l’Apôtre Paul rappelle à Timothée dans sa première lettre. C'est le Saint Esprit qui nous aide à comprendre cela.

Ce sujet a été abordé à la réunion d’étude de l’assemblée à Paris dans les années 1946-46. On y sent la contribution de notre frère Louis Chaudier (déjà depuis longtemps au près du Seigneur), qui nous a enseigné et rappelé constamment les principes du christianisme, les faisant tous découler de la croix de Christ.

Nous avons repris presque intégralement les notes qui ont été prises à l’époque.

* * *

Or la piété avec le contentement est un grand gain. Car nous n’avons rien apporté dans le monde, et il est évident que nous n’en pouvons rien emporter. Mais ayant la nourriture et de quoi nous couvrir, nous serons satisfaits (*). Or ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et dans un piège, et dans plusieurs désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition ; car c’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent : ce que quelques-uns ayant ambitionné, ils se sont égarés de la foi et se sont transpercés eux-mêmes de beaucoup de douleurs.

(1 Timothée 6 v.6-10)

Par ces paroles, l’Esprit s’adresse à nous tous, pauvres ou riches, pour nous montrer ce qui doit gouverner notre coeur ; il nous montre comment, par la puissance de Dieu, les coeurs des pauvres et des riches peuvent être à l’unisson.

Il est très difficile pour un pauvre de ne pas vouloir des richesses et pour un riche d’être comme un pauvre ; la position est aussi dangereuse pour l’un que pour l’autre, si la puissance de Dieu n’est pas là pour faire taire les aspirations de la chair et pour faire tenir cette dernière pour morte.

Souvent dans la Parole, les richesses sont présentées comme un objet d’idolâtrie. Les richesses, l’or ont un pouvoir inexplicable sur le coeur de l’homme ; le fait est là !

Le chrétien, soit pauvre, soit riche, doit écouter ce que le Seigneur lui dit et lui répète si souvent au sujet de ces richesses.

Si le Seigneur a confié des richesses à quelqu’un, il lui en redemandera compte comme d’un talent qu’il lui a confié. Le riche a la faculté de transmuer son or en richesses célestes, selon la parabole de Luc 16.

Nous sommes mis en garde contre deux dangers :

  1. vouloir devenir riche
  2. mettre notre confiance dans les richesses et leur incertitude.

Si notre coeur est en communion avec le Seigneur, s’il jouit de lui, nous serons préservés de ces deux dangers.

La chose importante à considérer, c’est la place que Christ tient dans notre coeur et dans notre vie. Le Seigneur sait ce qui est au fond des coeurs.

Celui qui vit avec lui, qui jouit de lui, est infiniment plus riche que celui qui court après les richesses terrestres.

La bénédiction de l’Éternel est ce qui enrichit, et il n’y ajoute aucune peine.

(Proverbes 10 v.22)


… vous connaissez la grâce de notre seigneur Jésus Christ, comment, étant riche, il a vécu dans la pauvreté pour vous, afin que par sa pauvreté vous fussiez enrichis.

(2 Corinthiens 8 v.9)

Les richesses sont un danger souligné à maintes reprises dans la Parole parce qu’elles éloignent le coeur du Seigneur, de Dieu.

Tel le cas du jeune homme riche :

… le jeune homme, ayant entendu cette parole, s’en alla tout triste, car il avait de grands biens. Et Jésus dit à ses disciples : En vérité, je vous dis qu’un riche entrera difficilement dans le royaume des cieux …

(Matthieu 19 v.22-23)

Judas aimait l’argent :

… ayant jeté l’argent dans le temple, il se retira ; et s’en étant allé, il se pendit

(Matthieu 27 v.5)

En Matthieu 6, le Seigneur lui-même nous dit que nous ne pouvons servir deux maîtres, Dieu et les richesses, et traite tout au long le problème de la nourriture et du vêtement.

Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où la teigne et la rouille gâtent, et où les voleurs percent et dérobent ; mais amassez-vous des trésors dans le ciel, où ni la teigne ni la rouille ne gâtent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent ; car là où est ton trésor, là sera aussi ton cœur.

Nul ne peut servir deux maîtres ; car, ou il haïra l’un et aimera l’autre, ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre : vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. C’est pourquoi je vous dis : Ne soyez pas en souci pour votre vie, de ce que vous mangerez et de ce que vous boirez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus : la vie n’est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez aux oiseaux du ciel : ils ne sèment, ni ne moissonnent, ni n’assemblent dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup mieux qu’eux ? Et qui d’entre vous, par le souci qu’il se donne, peut ajouter une coudée à sa taille ? Et pourquoi êtes-vous en souci du vêtement ? Étudiez les lis des champs, comment ils croissent : ils ne travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis que, même Salomon dans toute sa gloire, n’était pas vêtu comme l’un d’eux. Et si Dieu revêt ainsi l’herbe des champs qui est aujourd’hui, et qui demain est jetée dans le four, ne vous vêtira-t-il pas beaucoup plutôt, gens de petite foi ? 31 Ne soyez donc pas en souci, disant : Que mangerons-nous ? ou que boirons-nous ? ou de quoi serons-nous vêtus ? car les nations recherchent toutes ces choses ; car votre Père céleste sait que vous avez besoin de toutes ces choses ; mais cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront données par-dessus. Ne soyez donc pas en souci pour le lendemain, car le lendemain sera en souci de lui-même : à chaque jour suffit sa peine.

(Matthieu 6 v.19-34)

L’argent est un dieu qui ne peut pas subsister dans la présence du Seigneur.

L’expression « est une racine de toutes sortes de maux » (1 Timothée 6 v.10 est bien frappante. Une racine qu’on laisse dans le sol produit des rejetons, elle ne reste pas inactive, elle ne meurt pas.

Nous avons, heureusement, des exemples de personnes riches qui ont utilisé leurs biens selon Dieu :

Les malheurs qui guettent ceux qui ambitionnent les richesses guettent aussi, disons-le en passant, ceux qui ambitionnent l’acquisition de richesses intellectuelles ; ils abandonnent le terrain béni de la foi comme ceux qui désirent devenir riches quant aux choses de la terre.

Ne te fatigue pas pour acquérir des richesses, finis-en avec ta prudence. Jetteras-tu tes yeux sur elles ? … Déjà elles ne sont plus ; car certes elles se font des ailes, et, comme l’aigle, s’envolent vers les cieux.

(Proverbes 23 v.4-5)

Par amour des richesses terrestres, l’âme perd complètement de vue le chemin et la pratique de la vie chrétienne, la crainte de Dieu, la présence de Dieu ; elle n’est pas hostile à la vie chrétienne et à la doctrine, mais elle a perdu ce chemin.

Quelqu’un qui est enlisé dans les richesses de la terre s’est égaré de la foi ; il ne marche plus comme un chrétien ; les choses de Dieu, du ciel, ont perdu pour lui toute saveur et sur lui toute force ; il n’aime plus Christ, il n’a plus ni le temps ni le goût de s’occuper des choses d’en haut parce que les choses du monde dessèchent l’âme ; il n’a plus de communion avec le Seigneur, il n’est plus dans le chemin du témoignage.

Vivons dans la communion avec le Seigneur, notre coeur rempli de lui, jouissons de lui, qu’il soit le trésor de notre coeur, dans notre vie tout entière, et la tentation des richesses n’aura pas d’effet sur nous si nous sommes pauvres, et, si nous sommes riches, nous ne mettrons pas notre confiance dans les richesses.

Nous ne pouvons pas nous heurter les uns les autres parce qu’il y a des différences chez les saints eu égard aux richesses, mais nous devons nous aider les uns les autres dans l’amour et aimer le Seigneur toujours un peu plus ; alors chacun, par la grâce de Dieu aura dans son coeur les sentiments convenant à son état extérieur et à ses circonstances. L’intérieur sera en accord avec l’extérieur :

… moi, j’ai appris à être content en moi-même dans les circonstances où je me trouve. Je sais être abaissé, je sais aussi être dans l’abondance ; en toutes choses et à tous égards, je suis enseigné aussi bien à être rassasié qu’à avoir faim, aussi bien à être dans l’abondance qu’à être dans les privations. Je puis toutes choses en celui qui me fortifie.

(Philippiens 4 v.11-13)

Le côté positif de la vie chrétienne, c’est Christ dans le cœur, objet de toutes les affections, de toutes les pensées, de tout service, de tout ministère, de toute édification. Alors, tout ce que Dieu nous a confié, un talent, qu’il soit d’ordre matériel ou d’un autre ordre, sera utilisé pour le Seigneur ; il nous en sera demandé compte.

Près de Dieu, tout ce que Dieu nous donne est à la gloire de Dieu ; loin de Dieu, tout ce que Dieu nous donne remplit nos coeurs, nous cache Dieu et est pour nous un piège.

Il nous faut bien être vigilants pour garder la communion avec Christ tout un jour sans interruption ; ce n’est pas facile. Il serait grave d’en arriver à ne pas souffrir du manque de communion avec lui.

Surtout dans les cas où le choix d’une position, d’une situation se pose ; il faut alors voir les choses devant Dieu et le laisser nous diriger dans le choix à faire.

Il est utile de se remémorer ces versets :

Or ceux qui veulent devenir riches tombent dans la tentation et dans un piège, et dans plusieurs désirs insensés et pernicieux qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition ; car c’est une racine de toutes sortes de maux que l’amour de l’argent : ce que quelques-uns ayant ambitionné, ils se sont égarés de la foi et se sont transpercés eux-mêmes de beaucoup de douleurs.

(1 Timothée 3 v.9 & 10)

* * *

Ce sujet interpelle tous les chrétiens. Nous avons vu que cela est difficile, mais, dans un certain sens, cela met en évidence à quel point nous « mangeons sa chair et buvons son sang » afin que nous demeurions en Lui et Lui en nous ! Seule une vraie communion avec le Seigneur, nous permet de réaliser ce que sont les vraies richesses. C’est ce que l’Apôtre Paul réalisait toujours à nouveau à chaque pas de sa marche !

1.

C’est dans les cieux qu’est Jésus, notre vie,
Notre Avocat, notre Chef, notre Époux,
Jésus en qui notre âme se confie.
Ah ! quelle gloire et quel bonheur pour nous !

2.

Il est allé nous y préparer place ;
Et, du céleste et bienheureux séjour,
Il nous fait part de son Esprit de grâce,
Et des effets de son plus tendre amour.

3.

Suivons-le tous, animés d’un saint zèle ;
N’arrêtons pas nos cœurs en ces bas lieux ;
Ce Dieu Sauveur, lui-même, nous appelle,
Et nos vrais biens sont cachés dans les cieux.

Cantique n°95 de Hymnes & Cantiques